Lutte contre le terrorisme au Burkina Faso : Un bilan mitigé malgré les gros moyens

 

Malgré le taux augmenté du budget de la sécurité, la situation sécuritaire ne s’est toujours pas améliorée et, celle-ci s’explique du fait que les problèmes de la sécurité sont trop complexes pour être résolu rapidement.

 

Cela fait huit ans maintenant que le Burkina connait une grande crise d'insécurité sans précédent. Cette insécurité orchestrée par des groupes terroristes continue d'endeuiller le pays. Le Président Roch Kaboré, élu démocratiquement en 2015 (sous son mandat que le terrorisme a commencé) a multiplié les initiatives pour combattre l'hydre terroristes, paradoxalement l'insécurité ne reculait pas. Du recrutement des VDP à l'augmentation du budget alloué à la défense en passant par des pistes de négociations avec les groupes armés, le régime de Roch Kaboré aura tout essayé mais le terrorisme a toujours eu la peau dure.

 

Il sera finalement renversé au début de son deuxième mandat par le lieutenant-colonel Paul Henry Sandaogo Damiba pour insuffisance de résultats dans la guerre contre le terrorisme.  Huit mois plus tard, lui aussi a été éjecté du pouvoir par son frère d'armes, Ibrahim Traoré, pour avoir "dévier les objectifs de la transition" qui se resumaient à la concentration de toutes les énergies pour la reconquête du territoire. Le jeune capitaine de 34 ans depuis son arrivée, multiplie les initiatives. Recrutement massif des supplétifs de l'armée (50 milles), réorganisation de l'armée ; déclaration de la mobilisation générale ou encore l'augmentation du budget de la défense et de la sécurité à 657,78 milliards de francs CFA en 2023. Mais la situation reste toujours préoccupante huit ans après. Certes, on peut constater une certaine accalmie sous le capitaine Ibrahim Traoré, cependant la vermine est toujours présente dans le fruit. Huit ans après, il y a toujours des localités inaccessibles, toujours sous les contrôles des terroristes. Du reste, l'espoir est permis au regard de la mobilisation dans ce combat.

  La situation sécuritaire du Burkina s’explique du fait que l’armée Burkinabè n’a toujours pas assez d’équipements pour faire face à des défis en termes de capacités opérationnelles, de formation et d'équipement. Ensuite, nous avons La corruption qui affaibli les institutions de sécurité et compromettre les efforts de lutte contre l'insécurité. Si les ressources allouées à la sécurité ne sont pas utilisées efficacement ou sont détournées, cela peut entraver les progrès réalisés malgré l'augmentation du budget. En outre, les problèmes socio-économiques tels que la pauvreté, l'exclusion sociale, le chômage et les disparités régionales également des facteurs pouvant nourrir un sentiment de frustration et d'injustice, qui peut être exploité par les groupes extrémistes pour recruter de nouveaux membres. Enfin les groupes terroristes et les insurgés peuvent s'adapter rapidement aux mesures de sécurité mises en place. Ils modifient leurs tactiques, leurs stratégies et leurs zones d'opérations, ce qui rend difficile leur éradication complète.

Il est important de noter que la situation sécuritaire est complexe et qu'il n'existe pas de solution unique. Une approche globale et multidimensionnelle est nécessaire, combinant des mesures de sécurité, des efforts de développement socio-économique, la promotion de la gouvernance et la coopération régionale pour aborder les causes profondes du conflit et de l'insécurité.

 

 

 

 

Urielle Lezogo

Latifatou Zougmoré

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