portrait de l’artiste musicien burkinabè Cysbi


CISSE Seydou dit Cisby

 

« Eldji est comme un frère pour moi ! »

 

Cisby, de son vrai nom CISSE Seydou, est né en 1983 à Dédougou. Il a débuté sa carrière musicale en rejoignant des troupes traditionnelles telles que la Troupe Kandia en 1996. Cet artiste de Bobo-Dioulasso a commencé sa carrière avec YOSSI Abdoulaye dit Eldji, sortant leur premier album qui a été bien accueilli par de nombreux Burkinabè. Malheureusement, leur collaboration musicale s'est arrêtée, provoquant une polémique parmi les mélomanes, mécontents de leur séparation. Depuis 10 ans, chacun poursuit sa carrière musicale de son côté. Nous avons rencontré l'artiste Cysbi le samedi 2 juin 2024 pour découvrir ses actualités. Il y revient aussi sur sa séparation d’avec Eldji. 

 

ISCOM News : Parles-nous un peu de ton parcours scolaire et académique ?

 

Cysbi : Mon parcours scolaire m'a mené de l'école primaire à l'université où j'ai obtenu une licence en communication et suis en phase de finalisation d'un master en gestion des ressources humaines.

 

ISCOM News : Comment êtes-vous arrivé dans le domaine de la musique ?

 

Cysbi : Je suis arrivé à la musique par amour. Je ne suis pas issu d'une famille de griots. Je ne suis pas griot. Personne ne chantait chez moi. Cependant, mes parents adoraient la musique et nous écoutions beaucoup de disques à la maison. C'est de là que me vient cette passion.

 

ISCOM News : Quels ont été les artistes qui vous ont inspiré à vos débuts ?

 

Cysbi : À mes débuts, j'étais inspiré par de nombreux artistes car j'écoutais de tout : du rap, de la variété, du reggae... J'aimais Salif Keita, Georges Ouédraogo, Amadou et Mariam, Bil Aka Kora, Alif Naaba et bien d'autres encore. La liste est longue.

 

ISCOM News : En 2007, vous participez à "Faso Academy" mais vous êtes éliminé en demi-finale. En 2008, vous rebelottez dans cette compétition mais vous êtes une fois de plus éliminé en demi-finale. Racontez-nous un peu cette aventure.

 

Cysbi : Faso Academy a été pour moi ma toute première et dernière compétition à laquelle j'ai participé avant même de sortir officiellement. C'était ma première compétition où je n'ai pas réussi à atteindre la finale. En 2007, en allant à cette compétition, j'étais convaincu que j'allais me qualifier en finale et en profiter pour sortir un album. Mais lorsque j'ai été éliminé en demi-finale, j'étais choqué... En 2008, je suis encore resté en demi-finale, mais cela a été une leçon pour moi, une motivation pour sortir des enregistrements en studio. C'est à ce moment-là que j'ai décidé de sortir un album et c'est à partir de là que tout a commencé. Travailler au studio m'a permis d'acquérir les moyens nécessaires. Avec mon acolyte Eldji, tout a commencé à partir de là.

 

ISCOM News : Aujourd'hui, quel est votre style musical ?

 

Cysbi : Mon style musical est resté le même depuis le début, c'est du classique-mandingue, de l'afro-pluriel, du mandingue modernisé.

 

ISCOM News : Quels sont vos instruments de musique de prédilection ?

 

Cysbi : Mes instruments de prédilection sont le balafon, la guitare moderne et la kora.

 

ISCOM News :  Quels sont les thèmes récurrents ou les messages que vous abordez dans vos chansons ?

 

Cysbi : Mes messages sont souvent axés sur l'amour, la conscientisation et la cohésion. J'aime aussi partager des informations alternatives.

 

ISCOM News : Quelles sont les expériences ou les moments marquants de votre carrière musicale ?

 

Cysbi : Les expériences ou les moments marquants de ma carrière ont été nombreux. La première fois, c'était à un concert au Théâtre de l'Amitié de Bobo-Dioulasso où il y avait énormément de monde. J'ai fait salle comble, comme on dit. Cela ne m'a pas étonné car j'avais une certaine conviction en moi. Par la suite, j'ai déposé mes dossiers dans différents festivals et j'ai été retenu dans 5 à 6 festivals en Afrique et en Europe en une seule année. Cela m'a fait prendre conscience de la puissance de ce que je fais. J'ai commencé à me convaincre que j'étais sur la bonne voie. J'ai vécu de nombreuses autres expériences dans ma carrière musicale.

 

ISCOM News : Cysbi fait-il quelque chose d’autre en dehors de la musique ?

 

Cysbi : Je fais quelque chose d’autre en dehors de la musique. Je fais de la communication. J'ai une boîte de production et de communication intitulée Lumière Communication et Production. Je suis cultivateur aussi.

 

ISCOM News :  Avec l'artiste Eldji, vous formiez un beau duo. Mais les mélomanes se demandent ce qui a bien pu se passer pour que le groupe se disloque…

 

Cysbi : Le passé, c'est le champ par excellence des regrets, mais le futur, c'est le champ par excellence d'énormes possibilités. C'est dans cette dynamique que je puise mon inspiration. Eldji est comme un frère pour moi. Nous avons commencé notre parcours ensemble et avons connu de belles expériences. Il est indissociable de ma carrière. Cependant, cela fait maintenant 10 ans depuis notre séparation, et on n'en parle plus autant. Les mélomanes en ont déjà entendu parler à la télévision, sur internet, etc. Je pense que c'est un débat qui appartient au passé.

 

ISCOM News : Êtes-vous toujours en contact ?

 

Cysbi : Nous sommes toujours en contact. On se croise sur des scènes. La dernière fois qu'on s'est produit ensemble, c'était le 8 mars 2023. Peut-être pourrions-nous envisager une collaboration ? Je ne suis pas sûr si j'aurais le courage de former un nouveau duo après avoir travaillé sur ce projet pendant 10 ans. Je pense que si nous abandonnons ce projet pour en commencer un autre, cela ne donnera peut-être pas de résultats positifs.

 

ISCOM News : Combien d'albums avez-vous dans votre carrière solo ?

 

Cysbi : En ce qui concerne ma carrière solo, j'ai déjà sorti deux albums et le troisième est en cours de réalisation au studio. Il se pourrait qu'il sorte en décembre.

 

Pour terminer, je tiens à vous remercier pour l’entretien ; tout l'honneur était pour moi de répondre à vos questions. Merci.

 

 

Urielle LEZOGO

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